La sclérose en plaques (SEP) touche principalement les jeunes adultes, deux à trois fois plus de femmes que d’hommes, et sa fréquence augmente dans le monde entier. Elle résulte d’une combinaison subtile entre prédisposition génétique et facteurs environnementaux, dont l’infection par le virus d’Epstein‑Barr (EBV) apparaît aujourd’hui comme l’élément déclencheur majeur.
• Monde : En 2024, on estime que 2,8 millions de personnes vivent avec une SEP (≈ 36/100 000 habitants).¹
• France : Environ 130 000 personnes sont concernées, avec 4 000 à 5 000 nouveaux diagnostics chaque année.²
Tendance : la prévalence progresse ; l’Atlas de la SEP 2024 note une hausse dans toutes les régions, notamment en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Sexe | Les femmes sont touchées 2 à 3 fois plus souvent |
Âge | Diagnostic typique entre 20 et 40 ans (pic à 32 ans) |
Latitude | Prévalence plus élevée dans les zones à faible ensoleillement (Europe du Nord, Canada) |
Origine | Fréquence historiquement plus forte chez les personnes d’ascendance européenne, mais hausse dans toutes les populations |
Antécédents familiaux | Risque multiplié par 15 si un parent du 1er degré est atteint |
La SEP est une maladie auto‑immune : le système immunitaire cible la myéline qui protège les fibres nerveuses. Aucune cause unique n’explique à elle seule la maladie ; il s’agit plutôt d’un « puzzle » de facteurs :
Focus EBV : Une cohorte de 10 millions de militaires américains suivie 20 ans a montré un risque×32 de SEP après une séroconversion EBV (Ascherio & al., Science, 2022). En 2025, le prix Breakthrough a récompensé ces travaux ; des vaccins anti‑EBV sont à l’étude.
Facteur | Mode d’action présumé |
Virus Epstein‑Barr (EBV)
Niveau de preuve : ★★★★☆ |
<>Infection latente dans les lymphocytes B ; déclenche réponse auto‑immune |
Carence en vitamine D/séjour à faible ensoleillement
Niveau de preuve : ★★★☆☆ |
Régule les cellules T régulatrices et la perméabilité de la barrière hémato‑encéphalique |
Tabagisme (actif & passif)
Niveau de preuve : ★★★☆☆ |
Stress oxydatif, augmentation des cytokines pro‑inflammatoires |
Obésité à l’adolescence
Niveau de preuve : ★★★☆☆ |
Leptine pro‑inflammatoire, résistance à l’insuline |
Exposition à des solvants organiques
Niveau de preuve : ★★☆☆☆ |
Possibles effets toxiques directs sur la myéline |
Des études de 2024 montrent que le tabagisme domestique majore la perte de volume cérébral chez les enfants porteurs d’allèles de risque, suggérant une « fenêtre de prévention » précoce.³