Les Jeunes aidants
L’AFSEP fête ses 60 ans, un âge où l’on se préoccupe encore plus de nos jeunes aidants et des jeunes souffrant d’une pathologie.
Le jeune aidant apporte le plus souvent un soutien à un membre de sa famille, ses parents, ses frères ou sœurs, ou encore ses grands-parents.
Comme tout autre aidant, il participe le plus souvent aux tâches ménagères, aux soins personnels et médicaux et apporte un soutien moral et affectif.
Mais à cet âge, un bon nombre de difficultés apparaissent :
- Stress, anxiété et fatigue.
- Vie sociale en dehors du foyer perturbée.
- Retard dans la scolarité.
En 2017, des associations d’aidants on participés à une étude du laboratoire Novartis et de l’institut Ipsos pour pouvoir identifier « qui sont les jeunes aidants aujourd’hui en France ? »
Le contexte de base a été posé de cette façon :
• Avec l’accroissement des maladies chroniques, le vieillissement de la population et du nombre de familles monoparentales, les jeunes aidants sont mathématiquement de plus en plus nombreux.
• Néanmoins ces jeunes aidants manquent de visibilité auprès des professionnels de santé, institutions et politiques publiques. L’institution a du mal à mesurer l’impact de cette aide sur la vie des jeunes (difficultés, bénéfices…).
LES CHIFFRES
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des personnes aidées au quotidien, sont les mamans des jeunes aidants
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sont les grand-mères
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sont les frères et soeurs
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des jeunes aidants assument principalement seuls ce rôle
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Parmi ces jeunes, 57% déclarent ne pas avoir eu le choix.
Il faut absolument que les pouvoirs publics se saisissent de la question, il faut déjà pouvoir les recenser, afin de pouvoir les accompagner. Et aussi il faut que l’Education Nationale puisse apporter un parcours scolaire adapté aux enfants qui souffrent d’un retard scolaire, ou d’un décrochage.
30% des jeunes aidants, reconnaissent avoir été en retard au moins 1 fois au cours des trois derniers mois à cause de leur situation. Plus le nombre d’heures d’aide augmentent, plus les retards ou les absences augmentent aussi.
Mais il en ressort aussi une relation aidant-aidé souvent bouleversée pour le meilleur :
• Face à la dureté de la situation, les jeunes les plus difficiles à vivre, nous disent s’être assagis : les relations parfois conflictuelles dans le passé, avec les parents, se sont sensiblement améliorées.
• La maladie a permis, aussi, à une fille et son père de construire une relation fusionnelle qui avant existait peu (c’est le cas de Jessica). La jeune aidant décrit sa relation avec son papa comme plus complice, marquée par davantage de tendresse et d’attention.
• La maladie fait ainsi prendre conscience aux jeunes aidants de l’importance d’avoir les personnes que l’on aime près de soi et plus encore une fois que la vie de la personne malade est menacée.
C’est aussi perçu comme une source de satisfaction au quotidien :
• Au-delà des tâches accomplies au quotidien, les jeunes aidants insistent beaucoup sur la qualité de la relation qui s’est établie avec la personne aidée : – La confiance, – Les échanges intimes qui n’appartiennent qu’à eux, – Le soutien réciproque et l’écoute attentive (Jessica qui raconte sa journée à son papa), – La transmission et le sentiment de profiter au maximum de son parent / son proche et de connaître sa vie bien mieux que quiconque (le grand-père de Julien, Tunisien, qui lui raconte avec nostalgie toute sa jeunesse en Tunisie).
• L’aide apportée n’est donc pas unilatérale, les jeunes aidants ont tous le sentiment d’en retirer beaucoup de choses pour eux-mêmes : – La joie, la fierté, la satisfaction personnelle d’être utile, – Le bonheur de connaître mieux ou davantage l’histoire familiale grâce à l’écoute du récit de vie des plus âgés, – Le sentiment de contribuer aux progrès de la maladie (Mélanie avec son petit frère autiste, qui avec le temps, a perçu son utilité, son aide).
L’AFSEP a pour projet de pouvoir proposer par son service social des séjours à thèmes pour ces jeunes aidants, afin qu’ils puissent profiter pleinement de leur temps et de leur insouciance.
Source : Rapport d’étude « Qui sont les jeunes aidants aujourd’hui en France ? » Cette étude a été réalisée en partenariat avec le laboratoire Novartis représenté par Gwenaëlle Thual et l’institut Ipsos représenté par Luc Barthélémy et avec la participation de Sébastien Coraboeuf de l’Association Française des Aidants, de Bénédicte Kail de l’Association des Paralysés de France ainsi que de Françoise Ellien du Réseau de Santé pluri-thématiques SPES et co-fondatrice de l’Association nationale JADE – Octobre 2017
Consulté le 05/04/2022