La Sclérose en Plaques
Comment se diagnostique la SEP?
Deux notions essentielles le temps et l’espace
La dissémination dans le temps correspond à la succession d’attaques neurologiques ou de poussées au fil du temps. Ainsi, un patient peut avoir présenté une névrite optique en 2005, puis une faiblesse motrice dans un membre inférieur en 2005.
La dissémination dans l’espace signifie que plusieurs zones du système nerveux central sont atteintes par la maladie. Ainsi chez ce malade, la névrite optique correspond à une souffrance du nerf optique, à la faiblesse d’un membre inférieur, à une atteinte de la moelle épinière.
L’investigation par l’IRM
Aujourd’hui, grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), il est possible de mettre en évidence la dissémination des lésions dans le temps et l’espace avant même d’attendre une deuxième poussée clinique. Concernant la dissémination dans l’espace, un malade peut avoir une névrite optique s’exprimant cliniquement par un flou visuel isolé, et avec une IRM montrant déjà plusieurs lésions au sein du système nerveux central sans qu’il n’y ait eu d’autres symptômes cliniques.
De la même façon, un examen IRM renouvelé 3 mois après le premier peut montrer de nouvelles lésions au niveau du cerveau par exemple, sans que le malade n’ait eu le moindre symptôme clinique entre-temps. Ainsi l’IRM, qui est un examen tout à fait indolore, permet dans certains cas d’établir un diagnostic de SEP plus précoce que ne le permettent les seuls symptômes cliniques, et donc d’établir en accord avec le patient une stratégie thérapeutique précise et précoce.
L’investigation par ponction lombaire
La ponction lombaire, qui analyse le liquide céphalo-rachidien (LCR), reste un examen important pour le diagnostic de SEP. Le liquide céphalo-rachidien circule autour du système nerveux central et donc peut-être un bon reflet de l’inflammation de celui-ci.
Les autres examens
De façon moins systématique, un examen appelé «potentiels évoqués visuels» peut être réalisé pour analyser le ralentissement de l’influx nerveux au sein des voies optiques qui ont été atteintes par le processus inflammatoire, même lorsque les symptômes visuels ont disparu. De plus les examens sanguins sont aussi souvent réalisés, surtout pour écarter d’autres diagnostics possibles.
En résumé le diagnostic de SEP se fait avant tout sur des données cliniques (les symptômes présentés), complétées par l’examen IRM et l’analyse du liquide céphalo-rachidien prélevé par ponction lombaire.
L’annonce du diagnostic, un moment crucial entre neurologue et patient.
L’annonce de la SEP par le neurologue au malade est toujours une étape difficile, car son image est celle d’une maladie grave, sévère et invalidante.
Cette image est loin de représenter la réalité de tous les patients atteints de SEP.
Un bon nombre d’entre eux vivent une vie normale ou presque, au prix de quelques adaptations qui sont d’autant plus faciles et acceptées que le patient connait sa maladie et qu’il existe un climat de confiance avec son neurologue établi dès l’annonce du diagnostic.